Chez Marina Donati, il y a l'urgence de capter les mouvements du quotidien, les instants de la vie, aussi fugitifs soient-ils. Les capter à un moment précis, celui ou l'esprit intériorise le geste. Ou les capter dans l'espace, avec les obstacles naturels que sont le vent, le froid, le volume d'un mur ou le poids d'un vêtement.

Tout y passe : le corps fragile, le visage dont on devine l'effort ou la sérénité sans voir les traits, les mains, les mains surtout, obsession du sculpteur. Elle les saisit à l'instant où elles cherchent, où elles se cherchent, s'offrent ou se retirent…

Le plâtre, la cire puis le bronze, et le socle dont le rôle n'est pas uniquement de présenter la sculpture mais aussi de participer au message. Parce que chaque sculpture raconte une histoire, celle du sculpteur, de ses certitudes et de ses doutes, et qui sait ? de la nôtre aussi. Car chacun peut entrer dans le personnage, homme ou femme, qui pense, s'échappe, qu'il aime ou se promène à deux, chacun peut y voir l'espoir qu'il cherche en lui, ou le désespoir à traverser, ou l'infranchissable barrière intérieure ou extérieure.

Une artiste au grand sourire, qui aime la vie et ses tempêtes, qui aime les autres avec leur force et leur fragilité, qui aime utiliser ses mains depuis toujours pour donner, recevoir, créer, fabriquer, et pour dire aussi qu'elle a peur, parfois. Ce qu'elle exprime, c'est avant tout la présence de l'être humain, sa réalité.

    Nicole Landau